Actualités

Microcentrale sur la Gère

Le 19 avril 2023, était lancé un projet d’envergure : l’installation d’une microcentrale dans la Gère. Après plusieurs mois de travaux, ce projet, consistant à utiliser la force motrice de l’eau pour produire de l’électricité, prend forme avec l’installation de tous ses éléments fonctionnels, dont sa vis hydrodynamique et tous ses organes hydroélectriques et hydromécaniques sur le seuil Dyant, à l’arrière de l’école Lafayette. Sa mise en service est prévue pour le dernier semestre 2024.

Planning d’intervention (prévisionnel)

Mardi 9/07 :
• Pose de la vis
Mercredi 10/07 :
• Montage groupe d’entrainement de la vis
• Fixation des déflecteurs
Jeudi 11/07 :
• Montage du clapet
Vendredi 12/07 :
• Montage des guides de la vanne
• Montage groupe hydraulique
• Montage batardeaux – si nécessaire (coté aval vis)
Samedi 13/07 :
• Montage de la grille
• Montage la drome flottante

Une nouvelle phase de montage est prévue du 2 au 12 septembre.

Une opération d’autoconsommation collective patrimoniale

Le 24 juin dernier, le Conseil municipal a approuvé une convention avec ENEDIS relative à la mise en œuvre de l’opération d’autoconsommation collective de l’énergie produite par la microcentrale. L’autoconsommation collective permet de partager une production d’électricité locale entre plusieurs personnes (sites) situées sur des sites géographiquement distants.

La liste des bâtiments et points concernés par cette autoconsommation collective se situe dans un périmètre de 2 km maximum entre les participants, le premier consommateur étant l’école Lafayette (arrêté de 2019 – pris en application de l’article L. 315-2 du code de l’énergie – prévoit la mise en place d’un critère de proximité géographique – distance maximale entre participants de 2 km)

L’autoconsommation se traduira financièrement par une déduction sur la facture de la part de la consommation couverte par la production.

Pourront ainsi bénéficier de cette production d’énergie des bâtiments comme Locagère, l’école Lafayette, le Musée de l’Industrie textile, le théâtre antique, l’Hôtel de ville, le parking centre ancien…et aussi des lampadaires d’éclairage public.

L’un des avantages de l’énergie hydraulique est sa capacité de production presque ininterrompue, notamment la nuit (pour l’éclairage public). Cela permet à la commune d’atteindre des taux d’autoproduction exceptionnels et de couvrir des besoins en électricité du patrimoine communale avec une énergie totalement décarbonée et renouvelable permettant ainsi de poursuivre sa volonté de neutralité énergétique au plus vite.

L’autoconsommation collective présente de nombreux intérêts, tant sur le plan économique qu’environnemental et social.

  1. Économiques
  • Réduction des coûts énergétiques : en consommant l’énergie produite localement, les participants peuvent réduire leur facture d’électricité car ils achètent moins d’énergie au réseau public.
  • Stabilisation des prix : l’énergie autoproduite est moins sujette aux fluctuations des prix du marché de l’énergie.
  • Autonomie énergétique : moins de dépendance des grands fournisseurs d’énergie, augmentant ainsi leur résilience face aux perturbations éventuelles du réseau électrique.
  1. Environnementaux
  • Réduction des émissions de CO2 : l’autoconsommation collective favorise l’utilisation d’énergies renouvelables, contribuant ainsi à la diminution des émissions de gaz à effet de serre.
  • Réduction des pertes en ligne : produire et consommer localement l’énergie permet de réduire les pertes liées au transport de l’électricité sur de longues distances.
  • Soutien à la production d’énergies renouvelables : l’autoconsommation collective s’inscrit dans les objectifs de transition énergétique, favorisant la production d’énergie renouvelable décentralisée et décarbonnée.

En somme, l’autoconsommation collective représente une approche innovante et durable pour la production et la consommation d’énergie, apportant des bénéfices.

« Concrètement, la microcentrale aura une production de 400 mégawattheures/an. Nous avons fait nos calculs et si on devait revendre l’électricité à EDF comme c’était prévu à l’origine, nous toucherions de 13 à 16 centimes d’euros le kW/h. Or, nous avons regardé le coût actuel de la consommation des bâtiments et il s’élève autour de 32 à 38 centimes le kW/h donc le choix est vite fait. »
Précisions de Thierry Kovacs, Maire de Vienne, lors du conseil municipal du 24 juin 2024

Restauration de la continuité écologique de la Gère

Au-delà de ce projet de microcentrale, c’est toute la rivière qui fait l’objet d’un aménagement, pour restaurer la continuité écologique et améliorer la franchissabilité des différents seuils.
En parallèle de l’installation de la microcentrale, ces travaux d’effacement des seuils sont menés depuis le printemps 2023. Trois seuils ont été travaillés pour rendre à la rivière un profil proche de son état naturel :

  • le seuil Resdikian au niveau des Restos du Cœur dont les travaux se sont terminés en septembre : arasement partiel du seuil, équipement d’une rampe de franchissement pour la faune aquatique, reprofilage du lit de la Gère
Seuil achevé, rampe à macro-rugosité – seuil Resdikian 
  • le seuil Dyant : installation de la microcentrale hydroélectrique, rénovation et construction de nouveaux bassins de la passe à poissons actuelle
Vue des pré-murs de la future microcentrale hydroélectrique – Seuil Dyant
Reprise des passes à poissons – seuil Dyant
  • le seuil du Pont de la déviation, au niveau de la place de la Fûterie : réalisation d’un ouvrage de franchissement du seuil par positionnement de déflecteurs sur le fond d’une ancienne passe à kayak afin de réduire les vitesses moyennes de l’écoulement et permettre notamment le passage des salmonidés (truite Fario) ; mise en place d’une rampe à macro-rugosités en rive gauche.
Création d’une rampe à macro-rugosité – Seuil Pont de la déviation
  • le seuil de la Confluence, entre le quai Anatole France et la rue Jacquard. Les travaux ont démarré au printemps 2024. La création de la passe à poissons va commencer une fois que le lit de la rivière sera temporairement détourné.

La Gère : réserve de biodiversité

En collaboration avec l’Etat via l’Office français de la biodiversité, la Ville de Vienne suit les évolutions de ce milieu naturel, notamment de son habitat piscicole, pour s’assurer que les travaux ne détériorent pas la faune existante. Il s’agit d’établir un diagnostic écologique, faunistique, hydromorphologique et piscicole (frayères et populations). Des opérations de pêche électrique ont été programmées avant le commencement des travaux. La pêche électrique est un moyen efficace pour dénombrer les espèces aquatiques. Sur un tronçon défini à l’avance, les équipes de pêche remontent le cours d’eau, munis d’électrodes pour étourdir les poissons (sans risque pour leur santé) et d’une épuisette pour les capturer. Les poissons sont ensuite comptés et regroupés par espèces, puis remis dans leur milieu naturel. Ces données permettent de déterminer précisément l’état des populations de poissons dans la rivière et ainsi d’appréhender les effets des mesures mises en place en faveur de ces espèces.
Le protocole de suivi porte sur un linéaire de rivière d’environ 2000 mètres, englobant les seuils aménagés. Il comporte une analyse avant travaux, post-travaux n+1, post-travaux n+3 et post-travaux n+5.

Ce sont 3 bureaux d’études écologues qui ont été recrutés pour la réalisation de ces protocoles de suivi pour un montant de 112 000 € TTC.

Fouilles archéologiques subaquatiques

Une campagne de fouilles subaquatiques a été menée à l’été 2022, dans la suite du diagnostic archéologique réalisé en septembre 2021.
La Gère a été très fortement transformée par les activités humaines, au moins depuis l’antiquité voire même depuis la Protohistoire (période de transition entre la préhistoire et l’histoire – du 3e au 1e millénaire avant J-C). Dans la portion étudiée, des vestiges bâtis antiques, médiévaux et modernes ont été découverts.
Le diagnostic subaquatique réalisé en 2021 dans le lit mineur de la Gère à Vienne a permis de localiser des structures composées de concentration de pieux se trouvant à proximité des seuils Béal et Resdikian.
Les deux autres seuils (Pont de la Déviation et Dyant) n’ont pas livré de structures archéologiques à leurs abords.
Les opérations de fouilles ont été réalisées pour un montant de 272 000 € TTC.

Arrêt des chantiers en octobre 2023

Toute intervention sur un cours d’eau ou à proximité est soumise aux obligations du Code de l’environnement. Elle nécessite le dépôt d’une déclaration ou d’une demande d’autorisation, et ne peut être réalisée qu’avec l’accord préalable de la DDTM, entre le 1er avril et le 31 octobre (période de basses eaux saisonnières).
La crue de la Gère survenue en octobre 2023 a retardé les dernières installations de la microcentrale et les travaux sur le seuil du pont de la déviation. La période réglementaire d’intervention en rivière a été dépassée et les chantiers ont dû être stoppés jusqu’au printemps 2024.

Coût des opérations

-Microcentrale (intégrant la maitrise d’ouvrage et les travaux) : 2 368 513.28 euros TTC
-Continuité écologique de la Gère (intégrant l’aménagement des seuils, les fouilles archéologiques, le suivi écologique) : 692 742.42 euros TTC

Comments are closed.

Close Search Window
Aller au contenu principal