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Pour donner naissance au futur Musée départemental d’Histoire de Vienne, le Musée lapidaire de Saint-Pierre a fermé ses portes au public le 31 octobre, et ce, jusqu’en 2027, lorsque les travaux de réhabilitation et d’extension de son bâti seront menés à bien. Cette fermeture permettra également de mener la restauration des œuvres d’art actuellement présentées sur le site.

En prévision de cette fermeture annoncée, la municipalité avait rendu l’entrée du musée lapidaire de Saint-Pierre gratuite tous les week-ends du mois d’octobre pour les visites individuelles, ce qui a permis à 882 personnes, des Viennois comme des visiteurs de passage, de (re)découvrir toutes les richesses des collections qui y sont conservées.

Thierry Kovacs, Maire de Vienne, et Patrick Curtaud, adjoint chargé de la culture et vice-président du Département de l’Isère, ont fermé les portes du musée le 31 octobre

Origine du projet

Depuis 2014, la Ville de Vienne, sous l’impulsion de son Maire, Thierry Kovacs, et de l’ensemble de la municipalité, conformément à l’engagement pris devant les Viennois, nourrissait et portait le projet de créer un grand musée en plein cœur de son centre-ville. En ce sens, de nombreuses études, notamment archéologiques, mais également des acquisitions foncières ont été réalisées au cours des dernières années afin de concrétiser cet ambitieux projet au service du territoire et de ses habitants

Convaincu de l’intérêt et de l’attrait de ce projet, tant pour Vienne que pour l’ensemble du territoire isérois, compte tenu des richesses des collections viennoises, le Département de l’Isère a proposé de concrétiser ce projet, et de donner ainsi naissance au 12e musée départemental en Isère. Avec un diagnostic archéologique mené par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP), qui a débuté en juin 2022, le coup d’envoi de ce projet ambitieux est donné.

Le Président du Département, Jean-Pierre Barbier, et le Maire de Vienne, Thierry Kovacs, ont visité le 4 juillet dernier le diagnostic archéologique réalisé à l’emplacement du futur Musée départemental par l’Institut national de recherches archéologiques préventives (INRAP).
 

Calendrier prévisionnel

31 octobre 2022 : Fermeture du Musée Saint-Pierre au public

À partir de fin 2022 : Transfert des collections du musée lapidaire Saint-Pierre dans les réserves de la Ville de Vienne. Un local de 750 m² est en cours d’aménagement par la municipalité. Les collections transférées sont essentiellement du lapidaire : sculptures sarcophages, mosaïques, éléments d’architecture, etc. Une partie de ces collections, après restauration, intégreront, le futur parcours muséographique du musée.

Premier semestre 2023 : Déménagement des collections et début de la campagne de restauration des œuvres d’art.

2023 : Fouilles archéologiques sur le site de Saint-Pierre.

Mai 2023 : Désignation du lauréat du concours de maîtrise d’œuvre.

Fin 2023- début 2024 : Début des travaux de restauration du patrimoine sur des bâtiments inscrits au titre des « Monuments Historiques ».

Printemps 2025 : Début des travaux de construction.

Été 2027 : Inauguration et ouverture du musée au public.

Le futur Musée départemental

Le futur musée s’étendra sur 4000 m² au sol comprenant les tènements des anciennes églises Saint-Pierre et Saint-Georges et de la maison dite Boullu. L’ancienne abbaye Saint-Pierre, avec sa nécropole, est une des plus anciennes églises encore en élévation de France (VIe-XIIe siècle). Elle fut aussi le premier musée de la ville.

Le nouveau musée départemental permettra de révéler ce patrimoine exceptionnel et son histoire : mise en valeur des deux anciennes églises, de la salle capitulaire, restitution des volumes d’une partie du cloître… Avec un accès principal sur la Place Saint-Pierre et un accès secondaire conservé par le portail de la rue Boson le Musée d’histoire de Vienne racontera l’histoire de la ville et du territoire.

Il créera un nouveau « récit » commun à partir des collections, qui permettra d’interroger et de comprendre l’histoire urbaine, ce qui « fait ville », ce « qui fait société » grâce à une lecture nouvelle des œuvres, objets et sites. Des œuvres et des objets qui seront rassemblés sur un même site, alors qu’ils font actuellement partie des collections des différents musées de Vienne (Musée des Beaux-Arts et d’Archéologie, Musée Cloître Saint-André-le-Bas, Musée archéologique Saint-Pierre, Théâtre antique).

Il présentera un parcours permanent de 1900 m² chrono-thématique : introduction, préhistoire, antiquité (Allobroges, gallo-romain), Moyen-âge (en phase avec le bâtiment), de la Renaissance à la Révolution, la période industrielle et contemporaine. Le parcours permanent sera une bonne alchimie entre collections et dispositifs numériques pour immerger le visiteur dans l’histoire de la ville. Deux espaces d’exposition temporaire permettront également de présenter la diversité des collections du musée des Beaux-Arts et des expositions temporaires multithématiques. Le musée disposera également de toutes les fonctions d’un musée moderne : accueil, boutique, jardins, salon de thé, salles de conférence, deux salles pédagogiques… Au total, il s’étendra sur 3 500 m² de surface utile.

Que vont devenir les œuvres pendant les travaux ?

Le musée archéologique Saint-Pierre abritait jusqu’alors une collection importante de
983 pièces composée de quatre types d’œuvres de l’Antiquité et du Moyen-Âge : les sculptures comme le portrait de l’empereur Auguste, la Tutela (déesse protectrice de la ville) dite aussi Tutela-Tyché, la statue de la Vénus accroupie et la tête colossale de Junon, des fragments sculptés d’architecture comme le relief aux cygnes, la frise du pulpitum qui décorait le devant de la scène du Théâtre antique et le relief aux déesses mères, des mosaïques telles que la mosaïque aux masques de théâtre, celle de Thésée et d’Ariane et celle de l’enlèvement de Ganyméde, ainsi que des inscriptions lapidaires comme un autel funéraire des scaenici asiatici, une dédicace fragmentaire de l’enceinte de la colonie de Vienne à l’empereur Auguste, l’inscription en l’honneur des jumeaux Sextus Coelius Canus et Sextus Coelius Niger, ainsi que celle de la Flaminique. Des pièces comme la copie de la Table Claudienne, une table où est inscrit le discours prononcé par l’empereur Claude, né à Lyon, qui régnait sur l’empire romain, pour proposer l’accès au Sénat romain aux magistrats gaulois, des lampes à huile avec des gladiateurs et masques comiques, des sarcophages notamment de saint Léonien, d’Aymar de Bernin ou encore de saint Mamert.

Courant 2023, les collections aujourd’hui exposées dans le musée Saint-Pierre vont être transférées dans les réserves de la Ville en cours d’aménagement dans un local de 750 m².

Une fois déplacées dans la nouvelle réserve les œuvres seront installées dans les rayonnages prévus à cet effet selon leur état de conservation et leur destination finale. En effet, certaines d’entre elles ont vocation à être présentées dans le parcours du nouveau musée et nécessiteront au préalable une campagne de restauration qui se déroulera sur plusieurs années.

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